Corrado Gex

CORRADO GEX (1932-1966)

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UN ENFANT DU PAYS : Corrado Gex
Texte de Patrizia Morelli, tiré de « Planaval – Histoire, mémoire et traditions d’une petite communauté », éditions LeChâteau, Aoste, 2009

« Corrado Gex était quelqu’un qui se donnait la peine de traverser la rue pour venir vous saluer » : cette image du jeune député qui, malgré son succès politique précoce, avait su garder intactes la fraîcheur et la spontanéité des rapports humains avec ses concitoyens – évoquée par un vieil Arvelein -, dépeint parfaitement le caractère ouvert de Corrado Gex et l’attachement qu’il avait pour son village natal.
Il était né à Leverogne, dans la commune d’Arvier, le 12 avril 1932. Son père, Lucien, était secrétaire communal et sa mère, Anita Coccoz, originaire de La Salle, travaillait à la commune.
Corrado fréquenta l’école élémentaire de Leverogne, un grand bâtiment à la sortie du village où les classes étaient bien plus nombreuses que de nos jours. Il était brillant élève et ses camarades de l’époque se souviennent de lui comme d’un enfant vif, toujours prêt à entraîner les autres ou à se faire embarquer dans des aventures inspirées des prouesses de Sandokan, le héros de leur enfance.
Ses parents, bien qu’issus de familles paysannes, avaient fait des études supérieures et surent transmettre à leur enfant une grande ouverture d’esprit.
En 1947, la famille Gex s’établit à Aoste, où Corrado commença à fréquenter le lycée. Une ancienne camarade de classe se souvient du sourire rayonnant de sympathie de Corrado et de lui qui jouait quelques notes avec le frustapò.
Le changement de domicile n’éloigna pas Corrado de son village, au contraire, il renforça ses liens avec ses origines, surtout avec Planaval, hameau où se niche la maison paternelle sur la porte d’entrée de laquelle il avait inscrit la phrase « Méison l’a à nom törna ».
Étudiant universitaire à Turin, Corrado se réfugiait à Planaval pour préparer ses examens et il était fréquent de le voir assis sur un rocher aux pieds du château, plongé dans ses livres.
En 1957, il obtint sa licence en droit avec mention et décida de s’adonner à une de ses grandes passions : la politique. À l’âge de 27 ans, il fut élu parmi les premiers au Conseil de la Vallée et fut aussitôt nommé assesseur à l’Instruction Publique ; il se distingua par son esprit novateur.
On lui doit la distribution gratuite des livres à tous les élèves des écoles élémentaires, ainsi que la fondation de l’Institut Professionnel Régional et du Collège d’Etudes Fédéralistes.
Il démissionna en 1963, pour occuper la charge de député de la Vallée d’Aoste au Parlement italien, où il fut élu par une coalition qui regroupait les forces de gauche et l’Union Valdôtaine.

(…)

Fédéraliste convaincu, il travailla inlassablement à la création d’une Europe fédérale au sein de laquelle la Vallée d’Aoste devait s’intégrer afin de sauvegarder son identité et son particularisme.
Il était aussi passionné de sport et aimait les sports de montagne et l’aviation légère en particulier.
Ce fut justement son grand amour pour le vol en montagne – qui lui avait valu la première autorisation à atterrir sur un glacier – qui le conduisit à la mort, le 25 avril 1966. Son Pilatus Porter s’écrasa près de Castelnuovo di Ceva.
Avec le député valdôtain, les sept autres passagers du petit avion trouvèrent la mort et la Vallée d’Aoste toute entière fut touchée par ce deuil.
Corrado Gex a légué à la Vallée d’Aoste un patrimoine d’actions et d’idées, un héritage constitué à la fois de modernité et d’attachement aux traditions, de passion pour la technologie et d’amour pour les lettres et la poésie.

Voilà un petit poème qui témoigne du lien qui unissait Corrado Gex à sa terre :

Le crépuscule du soir

Le vatze sont dza embouéite
Le tciévrài i boi
Genie hoccalle pe la llioi

L’ombra ian su de dersò
L’eue i toran torne cliéa
Le méinou dzòion i bie, i botciôn de la biéa.

Lo solài beuche euncô su le becque
Méi l’est dza quase ià
Et on sent de tceu côté que s’approtze lo na.

Mon cœur houi l’est tristo et dze penso:
L’est-ì, comme semble, lo veullazdo d’eun cou
La via, l’amour, lo mondo di ten de nohre vioux ?

Corrado di Dzéi

Resoconto serata  “En souvenir de Corrado Gex” del 18-11-16

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Sono stati i ricordi i protagonisti della serata “En souvenir de Corrado Gex”, tenutasi presso la sala polivalente venerdì 18 novembre, con grande partecipazione di pubblico.
A completamento delle celebrazioni del mese di aprile la serata è stata pensata dall’Amministrazione comunale al fine di ricordare la figura del giovane deputato di Arvier al di fuori dell’ufficialità, dando la parola a chi l’ha frequentato, a chi ha collaborato con lui durante i sui incarichi pubblici e a chi ha condiviso interessi e passioni.

Primo a prendere la parola è stato Louis Martin, suo stretto collaboratore nella segreteria dell’Assessorato all’Istruzione pubblica; a partire dal loro primo incontro, avvenuto nel 1948, presso la libreria Gex di via della Stazione ad Aosta, Martin ha tracciato, con dovizia di particolari, tutto il percorso politico ed amministrativo di Corrado Gex, dall’elezione al Consiglio regionale nel 1959, all’età di 27 anni, alla nomina alla carica di Assessore, sino alla sua elezione alla Camera dei Deputati nel 1963, terminando con il ricordo del loro ultimo incontro, pochi giorni prima della sua prematura scomparsa.
Joseph César Perrin ha, invece, ricordato la loro comune frequentazione alla Jeunesse Valdôtaine, alla metà degli anni Cinquanta, la visione innovativa nel mondo della scuola del giovanissimo Assessore ed, infine, la sua tragica morte.
Degli anni del liceo e dell’Università a Torino ha parlato Andrea Paillex, che ha, inoltre, ricordato la frequentazione di entrambi al Cercle de la culture valdôtaine, diretto da Monsignor Joseph Brean.
Il Senatore Cesare Dujany si è, invece, soffermato sugli ideali di Corrado Gex e sulla sua azione politica in un periodo complesso, quale quello degli anni Sessanta, sottolineando la lungimiranza e la caratura del personaggio politico.
Di vivace intelligenza, di umiltà, ma anche di grande eleganza e di educazione, ha parlato Maïté Genevoix, già Capo Ufficio Stampa della Regione, ricordando alcuni episodi significativi e simpatici.
Lilly Breuvé ha, invece, ricordato l’entusiasmo e la passione che Corrado metteva in tutto ciò che faceva, definendolo “un uomo avanti con i tempi”, sempre con il sorriso e con la voglia di vivere in velocità.
La passione per il volo, gli atterraggi sui ghiacciai, le operazioni di soccorso e di rifornimento ai rifugi, oltre le giornate passate insieme, sono stati il filo conduttore dell’intervento del pilota Cesare Balbis.
In conclusione di serata, sono intervenuti gli amici di Corrado, Gianni Torrione e Renzo Roux, presenti nel pubblico, che hanno saputo trasmettere con grande emozione i loro ricordi di gioventù.